Apres Pistorius, les sud-africains se passionnent pour l’affaire Lee-Ann Palmarozza
A peine un an après le scandale Pistorius qui a bouleversé l’Afrique du Sud, une nouvelle affaire impliquant un homme d’affaire sud-africain inculpé du meurtre de sa compagne éclate.
Le 30 décembre 2014, Lee-Ann Palmarozza, alors âgée 34 ans, est retrouvée noyée dans la piscine principale de l’hôtel Anahita The Resort, à l’ile Maurice. Elle était arrivée quelques jours plutôt sur l’ile pour passer les fêtes de fin d’année en compagnie de son compagnon, le milliardaire sud-africain Peter Wayne Roberts, dans cet hôtel de luxe et devait repartir le 26 janvier. Des employés de l’hôtel ont trouvé son corps couvert de bleus à l’aube, au fond de la piscine. Après plusieurs tentatives de réanimation, le décès est prononcé.
L’hôtel adresse alors un communiqué, annonçant que Lee-Ann Palmarozza avait succombé à une défaillance respiratoire. Dans un premier temps, l’autopsie conclut à une noyade. Cependant, après avoir trouvé des ecchymoses sur la victime et découvert que son foie avait éclaté, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médicolégal de la police, réclame un complètement d’enquête. La Criminal Investigation Division de Bel-Air-Rivière-Sèche et la Major Crimes Investigation Team ouvrent alors une enquête afin d’éclaircir l’affaire. On parle alors d’une dispute qu’elle aurait eue avec son compagnon ainsi que d’une chute qu’elle aurait faite au bar de l’hôtel. Peter Wayne Roberts est le suspect numéro un.
Peter Wayne Roberts est arrêté
Quelques jours plus tard, le 2 janvier 2015, le milliardaire est appréhendé à l’aéroport alors que, malgré une interdiction de quitter le territoire, il tentait de retourner en Afrique du Sud. Peu après son arrestation, il est hospitalisé, son avocat faisant savoir qu’il est souffrant et affirmant que son client cherchait à regagner son pays pour y recevoir les soins appropriés.
Le 7 janvier, il comparait devant la justice. Malgré une charge provisoire de meurtre contre lui, Peter Wayne Roberts nie être impliqué dans la mort de sa compagne. Pour se défendre il affirme que plusieurs antidépresseurs avaient disparus et qu’il prenait une douche au moment du décès, avant de se rendre compte de la disparition de Lee-Ann. Il l’aurait ensuite cherchée avec des agents de sécurité de l’hôtel, avant que le corps de la jeune femme ne soit retrouvé à l’aube.
Les résultats des analyses de sang de la jeune femme arrivent dix jours plus tard et viennent appuyer le témoignage du milliardaire. Ils montrent en effet que Lee Ann Palmarozza avait, au moment de sa mort, 200 mg d’alcool et des traces d’antidépresseurs dans le sang.
Le combat de Peter Wayne Roberts
Mi-mai, Peter Wayne Roberts – qui se trouve toujours en détention – comparait à la Bail and Remand Court et se voit refuser sa mise en liberté conditionnelle. Son avocat, Me Sanjay Buckhoree, clame que son client s’est fait à l’idée de rester en détention mais a toujours la volonté de se battre. Ainsi le milliardaire réclame une contre-analyse des échantillons prélevés sur le corps de sa compagne, proposant d’envoyer ces échantillons à un laboratoire sud-africain et précisant qu’il est prêt à régler tous les frais. Le 31 aout, le directeur des poursuites publiques (DPP), donne sa décision : le milliardaire sud-africain sera poursuivi pour meurtre.
Neuf mois après sa mise en détention Peter Wayne Roberts engage l’avocat pénaliste Rama Valayden afin de mettre toutes les chances de son côté. Cette dernière est connue pour avoir obtenu des non-lieux dans les Michaela Harte et Hélène Lam Po Tang devant un jury populaire et Roberts espère qu’elle obtiendra les mêmes résultats.
Un système judiciaire critiqué
Mais la mise en détention de Peter Wayne Roberts est remise en question et jugée abusive par certains observateurs et la défense fustige un système judiciaire mauricien critiqué pour ses manquements aux droits de l’Homme. Ils s’appuient pour cela sur un rapport du ministère des Affaires étrangères américain datant de 2013 faisait déjà état d’abus de pouvoir sur les détenus et les suspects, d’arrestations arbitraires et de la surpopulation carcérale. Ses avocats sud-africains ont par ailleurs souligné l’absence de preuves matérielles pouvant démontrer qu’il a tué sa compagne.
Mais pour l’instant, Peter Wayne Roberts se trouve toujours en détention et l’issue du procès n’est pas celée.