Affaire du Gang des Barbares
En janvier 2006, Illan Halimi est enlevé en région parisienne puis séquestré du 21 janvier au 13 février. Les kidnappeurs sont appelés le “Gang des barbares”. Pendant plusieurs semaines il est torturé, dans le but de sous tirer une rançon à sa famille. Les malfrats se sont attaqués à un juif, persuadés que sa famille et lui avaient de l’argent de par leur religion.
En France, l’affaire suscite une vive émotion de la part de la population et des médias, du fait notamment du caractère antisémite du crime mais surtout des conditions de séquestration du jeune homme.
Instruction
Youssouf Fofana, chef du gang, fuit en Côte d’Ivoire le 15 février et tente de revendiquer sa prétendue nationalité ivoirienne. Arrêté à Abidjan le 22 février grâce à un mandat d’arrêt international il est incarcéré dans la maison d’arrêt de la ville. Il tente de faire valoir sa nationalité ivoirienne pour empêcher son extradition en engageant cinq avocats ivoiriens. Ses avocats tentent d’avancer sa double nationalité son père étant ivoirien, mais Francis Szpiner, avocat de la famille de la victime, démontre que finalement l’affaire est très simple. Youssouf Fofafana né en France, n’a jamais utilisé sa nationalité Ivoirienne auparavant. “C’est un citoyen français. Il est entré en Côte d’Ivoire avec un passeport français. Il était muni d’un visa, ce que tout étranger fait lorsqu’il veut entrer dans un pays, et c’est donc un français qui est en fuite.”
Le 2 mars 2010 l’extradition est faite sous très haute surveillance. A son arrivée en France il est aussitôt mis en examen pour “association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration en bande organisée avec des actes de tortures et de barbarie, assassinat”. Des circonstances aggravantes ont également été retenues par les juges Corinne Goetzmann et Baudoin Thouvenot “en raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”.
Suite aux interrogatoires de certains membres du gang des barbares, les préjugés antisémites du groupe sont clairement identifiables. Youssouf Fofana expliquera qu’ils ont visé la communauté juive volontairement, convaincus de la richesse de ses pratiquants. Chez les ravisseurs, lors des perquisitions, il a été retrouvé des documents de soutien au comité de bienfaisance et de secours aux palestiniens, ainsi que du matériel de propagande salafiste. Un des ravisseurs avait même récité une sourate du Coran à la famille de la victime Ilan Halimi.
Procès et verdict
Le procès en première instance s’ouvre le 29 avril 2009. Youssouf Fofana se parre d’une attitude provocante. Il arrive en souriant, pointant un doigt en l’air en proclamant “Allah vaincra”. Alors qu’on lui demande de décliner son identité il répond par “arabe africain islamiste salafiste” et donne comme date et lieux de naissance ceux de la mort de la victime Ilan Halimi. Certains des accusés étant mineurs au moment des faits, le procès est tenu sous les règles de publicité restreinte.
Le 11 juillet 2009, Youssouf Fofana est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans. Les autres accusés ont reçu des verdicts allant de 18 ans de prison ferme à l’acquittement.