Les avocats en droit des étrangers : un combat permanent
Les avocats en droit des étrangers, véritables garants des droits de l’Homme, mènent une lutte acharnée quotidienne au profit d’individus voulant s’établir en France.
Dans le monde juridique, la question est souvent de mise, mais qui sont ces jeunes avocats qui souhaitent s’orienter vers le droit des étrangers ? Ils pourraient devenir avocats d’affaires comme la plupart de leurs confrères, travailler certes sans horaires mais gagner suffisamment bien leur vie pour se dire que le jeu en vaut la chandelle … Les avocats en droit des étrangers ont choisi eux aussi de travailler d’arrache-pied mais sans pour autant faire fortune. Ce sont avant tout des humanistes avec de grandes convictions et un dévouement sans faille. Ce sont des hommes et des femmes qui se battent quotidiennement pour que les droits fondamentaux de chaque individu soient respectés.
Etre passionné, opiniâtre et persévérant
Lorsque l’on décide de s’orienter vers le droit des étrangers, ce n’est pas une décision anodine, il faut être passionné, opiniâtre et persévérant. Tout comme les avocats pénalistes, le bagout et la motivation pèsent souvent plus lourds dans la balance que le cumul de diplômes. Pour autant, ce domaine juridique n’est pas des plus aisés car il est nécessaire d’avoir la maitrise des deux grandes branches du droit : le droit privé et le droit public.
Une spécialisation en droit des étrangers s’avère de plus en plus indispensable en raison du nombre de règlements et de circulaires qui se succèdent en la matière. Dans les barreaux de France les plus concernés par les flux migratoires, comme le barreau de Lille, ’’une commission des étrangers’’ a été mise en place. Cette commission regroupe les avocats qui se sont engagés pour suivre une formation en droit des étrangers afin d’aiguiser leurs connaissances dans ce domaine.
Conseiller, représenter, défendre et assister
Les avocats ont pour mission de conseiller, de représenter, de défendre et d’assister ceux qui souhaitent revendiquer leurs droits. Plus spécifiquement, les avocats en droit des étrangers sont amenés à intervenir dans des domaines très variés. Ils ont un rôle de conseil et de plus en plus un véritable rôle d’accompagnateur. En matière de droit d’asile, ils assistent et guident les personnes qui souhaitent obtenir le statut de réfugiés politiques. Très régulièrement, ils représentent le requérant qui souhaite agir en justice contre l’acte administratif lui ordonnant l’obligation de quitter le territoire français. Il peut également aider et accompagner celui qui souhaiterait obtenir la nationalité française, un visa ou un titre de séjour.
Beaucoup de difficultés rencontrées
L’enjeu humain est très important dans ce secteur. Parfois, il s’agit même d’une affaire de vie ou de mort. En effet, quand un étranger se voit refuser son droit d’asile et qu’il est reconduit dans un pays en guerre, ses chances de survie sont minimes et les espoirs de s’en sortir sont si faibles qu’ils est souvent prêt à tout pour avoir accès à une vie meilleure, ce qui peut le pousser à prendre des risques inconsidérés …
Ce qui est le plus frustrant pour ces avocats en droit des étrangers est surement l’écart tel qui existe entre leur volonté, cette énergie qu’ils déploient au profit de leurs clients et les résultats obtenus. Devant le juge administratif, l’humain n’a pas sa place, seul compte la qualité du dossier et plus précisément l’acte administratif qui est mis en cause lors du procès. En effet, il s’agira de savoir si celui-ci est légal ou non, si l’administration par exemple, a commis un excès de pouvoir en refusant d’octroyer le titre de séjour au requérant. Pour l’avocat en défense, les preuves sont essentielles et font malheureusement souvent défaut lors de la démonstration. Dans la plupart des cas, la personne ne dispose pas de l’ensemble des pièces requises comme la photocopie de leur contrat de travail ou encore leur documents attestant d’une persécution dans leur pays. Le travail de l’avocat est alors d’autant plus périlleux.
Face à ces difficultés quotidiennes qui ne sont souvent pas de son ressort, l’avocat en droit des étrangers peut sentir des frustrations et une certaine désillusion quant aux chances de succès de son dossier.
Les migrants commencent à connaitre leurs droits et les revendiquent
Depuis plusieurs mois désormais, beaucoup de migrants décident de fuir leur pays d’origine pour des raisons politiques et économiques. Au cours de l’été 2015, le flux s’est fortement accentué.
Benjamin Brame, avocat en droit des étrangers, considère que la médiatisation constante de ce phénomène ne signifie pas que dans les faits la demande de la part de ces migrants est plus importante en matière de droit d’asile. En revanche, progressivement, la plupart de ces migrants commencent à connaitre leurs droits et leur possibilité de les revendiquer à juste titre. L’avocat en droit des étrangers a alors pour mission de les accompagner et de les guider dans leurs démarches.
Des mesures attendues
Le 23 juillet 2014, le ministre de l’Intérieur a présenté un projet de loi relatif au droit des étrangers en France. Les trois axes en matière d’immigration étaient : l’amélioration de l’accueil et l’intégration des étrangers en situation régulière, le renforcement de l’attractivité de la France en facilitant l’accès à des individus dont les compétences sont recherchées, enfin, la lutte constante contre l’immigration irrégulière dans le respect des droits fondamentaux.
Une des mesures les plus attendues par les professionnels du secteur était la généralisation du titre de séjour pluriannuel pour l’ensemble des étrangers après un an en France. Cette réforme devrait permettre, notamment, de désengorger les préfectures.