Héritage et succession, quand les familles célèbres se déchirent
Les questions de succession sont bien souvent une source de conflits dans les familles. Après le deuil, vient une période bien plus matérialiste où il est question de se partager les possessions terrestres du regretté parent. Malheureusement les liens familiaux s’oublient vite à cette occasion, chacun voulant la plus grosse part du gâteau. Et lorsque les familles concernées sont des descendants de célébrités, cela offre au public de tristes histoires dignes de scénario de mauvais soap-opéra. Voici donc trois cas célèbre de déchirement pour des questions d’héritage : les familles Uderzo, Ventura et Williams.
CAS N°1 : le cas Uderzo
Albert Uderzo est toujours bien vivant, pourtant de 2007 à 2014 la question de son héritage a déchainé les passions dans le landerneau de la bande dessinée. Tout a commencé lorsque le co-créateur d’Astérix a voulu vendre les droits de son œuvre la plus célèbre aux éditions Hachette, en cédant ses 40% de parts des éditions Albert-René.
Sa fille Sylvie avait tenté d’empêcher la vente pour protéger l’héritage familial mais avait tout de même été licenciée de son poste de directrice de la maison d’édition. Après deux ans de négociations, Sylvie Uderzo avait finalement accepté une offre d’Hachette estimée à 13 millions d’euros.
Réduire la part d’héritage destiné à sa fille
L’affaire ne s’est pourtant pas arrêtée là puisqu’Albert Uderzo avait réduit autant que faire se peut la part d’héritage destinée à sa fille, faisant don notamment de plus de 130 planches originales d’Astérix à la Bibliothèque nationale de France. Dans le même temps, sa fille portait plainte contre X pour abus de faiblesse.
La bataille d’Astérix a cependant connu son dénouement, en septembre 2014, lorsque Albert et Sylvie Uderzo on annoncé la fin du conflit familial qui les opposait depuis 7 ans et la fin des poursuites que la fille avait engagées pour abus de faiblesse sur son père. Depuis le célèbre héros gaulois continue son aventure avec de nouveaux auteurs.
CAS N°2 : l’affaire Ventura
La famille d’une autre icône de la culture française s’est également entredéchirée à propos d’un héritage. En mai dernier, le quotidien Métro a révélé les différends qui opposaient les enfants et petits-enfants de Lino Ventura. En effet, suite à la circulaire Cazeneuve de 2013, qui incite les possesseurs de compte à l’étranger à se signaler à l’administration fiscale, il est apparu que Lino Ventura possédait un compte en Suisse et que celui-ci se trouvait plutôt bien garni.
610.000€ retirés sans que les petits-enfants ne soient au courant
Il a également été constaté que 610.000€ ont été retiré de ce compte entre 2009 et 2012 sans que ses petits-enfants, Christophe et Laurent Lassere, dont les parents sont morts dans un accident d’hélicoptère en 1988, n’en soient informés. Mais cela n’a pas été le seul point qui a divisé oncle, tante et neveux. Il a aussi été question d’une maison à Baracé, d’une autre au Val-Saint-Germain, de bijoux, de locaux commerciaux à Boulogne-Billancourt et d’un hôtel particulier à Saint-Cloud avec vue sur la tour Eiffel, ce dernier étant estimé à plusieurs millions d’euros.
Le 21 mai 2015, le juge des référés au tribunal d’Angers a donc désigné un administrateur judiciaire qui aura la lourde tâche de régler les problèmes de succession de l’acteur des Tontons Flingueurs. Il devra notamment pour cela « reconstituer les comptes et faire procéder à la déclaration de succession de Mme Ventura ». Une succession qui n’était, à l’époque, toujours pas ouverte, deux ans après le décès de la femme de Lino Ventura.
CAS N°3 : la succession de Robin Williams
Les problèmes de succession ne sont cependant pas évidemment que franco-français et, outre-Atlantique, des familles de stars se divisent aussi lorsqu’il est question d’héritage. Cela a été le cas de la famille de l’acteur Robin Williams, qui avait mis fin à ses jours en aout 2014. Il y avait d’un côté, la femme de Robin Williams, Susan Schneider, et de l’autre, les trois enfants issus d’un précédent mariage de l’acteur : Zelda, Cody et Zachary.
Valeur financière et valeur sentimentale
La discorde portait sur la répartition des biens et, pour une fois, il n’était pas uniquement question de valeur financière mais aussi de valeur sentimentale. En effet, Susan Schneider reprochait à ses beaux-enfants d’avoir accaparé des objets lui rappelant son défunt époux sans se concerter avec elle. Il faut tout de même préciser que ces objets avaient une valeur fiduciaire substantielle.
Il était donc question de vélos, de livres, d’œuvres d’arts et d’objets en lien avec la carrière de l’acteur. La dernière épouse de Robin Williams a déposé, en décembre 2014, une plainte au tribunal supérieur de San Francisco pour faire valoir ses droits. Il aura fallu attendre plus d’un an après la mort de l’acteur de Good Morning Vietnam et plusieurs audiences au tribunal pour qu’un accord à l’amiable soit finalement conclu : la veuve du comédien a gardé la propriété de Tiburon et les effets personnels acquis après leur mariage tandis que les enfants ont conservé les objets liés au cinéma, les collections de l’acteur, ainsi qu’une conséquente somme d’argent.
Si certaines œuvres traversent les décennies, leurs auteurs n’en restent pas moins mortels. L’héritage, dans ces cas, peut dépasser le simple partage du patrimoine. Les familles se jettent alors dans des batailles judiciaires qui, médiatisées, n’en deviennent que plus difficiles à gérer. Et si, enfin, un accord est trouvé, il laisse bien souvent une marque indélébile au sein d’une famille et les liens du sang n’y changent malheureusement rien.