Yas Banifatemi
Née en 1967 en France dans une famille iranienne, Yas Banifatemi suit des cours à l’école française de Téhéran avant de retourner s’installer en France avec ses parents à partir de 1979. Elle obtient d’abord un master puis en 1997 un doctorat en droit international à l’université Panthéon Assas, ainsi qu’un master à Harvard la même année.
A sa sortie d’Assas, elle veut s’engager dans une carrière académique mais après avoir étudié à Harvard elle décide de se lancer dans la pratique du droit. Elle fait son entrée dans le cabinet de Shearman & Sterling en 1997. C’est l’opportunité de travailler avec son ancien professeur l’avocat Emmanuel Gaillard, une figure en arbitrage juridique, qui lui fait choisir ce cabinet.
Au moment où Yas Banifatemi commence sa carrière dans l’arbitrage, ce secteur est majoritairement dominé par les hommes. A peine trois mois après son entrée le cabinet est chargé d’une affaire d’arbitrage pour la Slovaquie. L’équipe est engagée pour travailler sur l’arbitrage des traités et Yas Banifatemi chargée des questions de droit public international.
En 2006, l’avocate est nommée associée du cabinet Shearman & Sterling. Sa spécialité : le droit international. Son rôle dans le cabinet évolue à partir du moment où elle réussit à prouver aux directeurs combien ce secteur pouvait être bénéfique pour la compagnie. Depuis, elle conseille ses clients sur des questions de droit public et est devenue experte en arbitrages internationaux, spécialisée dans les affaires liées aux secteurs du pétrole et du gaz.
En parallèle de ses missions au cabinet, Yas Banifatemi est invitée à donner des cours dans les plus prestigieuses écoles de droit. Elle est maître de conférences à l’université Panthéon Assas à partir de 2006, puis à Sciences Po dès 2012, avant de rejoindre les rangs des professeurs de l’école de droit de l’Université de Yale.
En 2015, elle est nommée membre de la cour de Londres LCIA et vice-présidente de l’ICC à la cour internationale d’arbitrage.
Affaires emblématiques & clients célèbres d’Yas Banifatemi
Associée dans le cabinet Shearman & Sterling, Yas Banifatemi a la possibilité de travailler aux côtés de son confrère Emmanuel Gaillard sur une question de droit international hors du commun. Dans l’affaire opposant les anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe Ioukos et l’Etat russe, les avocats français réussissent à faire condamner la Russie à la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. Le verdict, rendu public le 28 juillet 2014 après onze ans de procédures, oblige l’Etat à verser une indemnité de 50 milliards de dollars aux anciens actionnaires de la compagnie Ioukos.
La plupart des affaires gérées par Yas Banifatemi se concentrent sur le droit international pour des compagnies de pétrole et de gaz, ou dans des cas d’investissements étrangers, de projets de construction ou encore de fusions et d’acquisitions. Elle conseille et représente des pays, des organismes nationaux ou encore des compagnies privées, sous l’égide du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (ICSID), de la cour international de Londres (LCIA) ou de l’UNCITRAL la commission des Nations Unis chargée du commerce international. Ses missions d’arbitrages impliquent des pays comme l’Egypte, la Lituanie, le Soudan ou la Croatie.
Anecdotes
En dehors du cabinet, Yas Banifatemi est engagée dans un programme de marrainage à destination des femmes professionnelles du droit dans le cadre de l’American society of international law. Sa mission : guider des jeunes femmes avocates sur les questions de droit international, répondre à leurs questions et s’assurer qu’elles se dirigent et restent sur la bonne voie. Un moyen pour elle de participer à la formation de ces futures leaders.
Elle publie également de nombreux textes, articles, ouvrages spécialisés en droit international et en arbitrage. En général ils sont publiés en anglais, comme “The Long March Towards a Jurisprudence Constante on the Notion of Investment” sorti en 2015. Pour la plupart, ces publications sont co-écrites avec Emmanuel Gaillard.
Récompenses
- Classée par le magazine The American Lawyer parmi les 45 meilleures femmes avocates de moins de 45 ans en 2011
- Parmi les 66 femmes du monde politique et du droit estimées comme “les actrices du progrès” par Harvard en 2014
- Membre de l’association du barreau français
Dossiers associés
- Les actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos
- Sonatrach
- La République de Lituanie
- EGAS and EGPC
- La République arabe d’Egypte
- Viorel Micula
- TNK-BP