William Bourdon
Né en 1956 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), William Bourdon est l’arrière-petit-fils de l’industriel Édouard Michelin, fondateur du groupe Michelin. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1978 et de l’université Panthéon-Sorbonne Paris I en droit privé en 1979, il est inscrit au barreau de Paris depuis 1980. Lauréat du concours de la Conférence du stage de l’Ordre des avocats de Paris en 1981, William Bourdon intervient aussi en tant qu’avocat auprès de la Cour pénale internationale et du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.
Désormais associé au cabinet d’avocats généralistes Bourdon et Forestier depuis 2009, il a principalement en charge des dossiers touchant au droit des affaires, au droit des médias et au droit pénal. Depuis octobre 2001, il préside l’association Sherpa dont le but est de défendre les victimes de crimes commis par des opérateurs économiques.
William Bourdon, avant de se spécialiser dans la défense des droits de l’homme, est intervenu dans de nombreuses affaires pénales dans les années 1980. Il plaide devant de nombreuses juridictions ordinaires mais aussi devant les autorités administratives, en particulier l’autorité des marchés financiers.
Affaires emblématiques & clients célèbres
Maître Bourdon s’est illustré en 1988, lorsqu’il a pris la défense de prostituées dans « l’affaire Jobic », du nom du commissaire de police accusé de corruption et de proxénétisme. Il sera finalement relaxé en 1989.
William Bourdon a déposé, en 2000, une plainte au nom de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) contre l’ex-président tchadien Hissène Habré.
Hissène Habré, condamné pour crimes contre l’humanité par contumace, réside actuellement au Sénégal et est inculpé de crimes contre l’humanité, crimes de guerres et actes de tortures. Son procès a débuté à Dakar (Sénégal) le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires, une juridiction spéciale créée par le Sénégal et l’Union africaine. William Bourdon représente la FIDH qui s’est portée partie civile dans ce procès.
Il a aussi plaidé pour la levée de l’immunité du général chilien Pinochet et pour celles de chefs d’États africains, dont le très controversé Denis Sassou Nguesso.
En 2005, il prend la défense de travailleurs birmans victimes de l’utilisation, par Total, d’une main d’œuvre contrainte au travail forcé dans le projet « Sadana » visant la construction d’un pipeline de gaz en Birmanie.
Au terme d’un accord qualifié d’ « historique », le groupe pétrolier français a accepté de verser la somme de 5,2 millions d’euros à des associations humanitaires birmanes en échange de l’abandon des actions judiciaires introduites en France.
Depuis 2005, William Bourdon est l’avocat de plusieurs dignitaires du régime libyen. Il a ainsi défendu le fils du colonel Kadhafi condamné pour des actes de violences à l’encontre de sa femme. En 2007, l’avocat français dépose une plainte pour diffamation au nom de Moussa Koussa, le chef des services de renseignements extérieurs libyens, à l’encontre du journal Jeune Afrique. Cette plainte fait suite à la publication d’un portrait de ce dernier dans le magazine.
Anecdotes
À 20 ans, William Bourdon, fils d’un industriel et d’une mère artiste peintre souhaitait devenir diplomate. Après avoir échoué au concours de l’École nationale de l’administration (ENA), il envisage la magistrature avant de choisir les études d’avocat.
Il est à l’origine des premières procédures engagées en France à l’encontre de certains responsables de crimes contre l’humanité, notamment serbes et rwandais.
En 2006, il apparaît dans son propre rôle comme avocat pour les parties civiles africaines dans le film Bamako d’Abderrahmane Sissako, plaidant contre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
Récompenses
Il a été secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme de 1995 à 2000.
Il préside SHERPA, l’association qu’il a fondée en 2001 pour la défense des personnes victimes de crimes économiques.
Dossiers associés
- Droit pénal
- Droit pénal des affaires
- Droit pénal économique
- Droit pénal international
- Droit de l’extradition
- Droit de la communication et des médias
- Droits de l’homme
- Droit commercial
Publications
La Cour pénale internationale – Le statut de Rome, 2000
Petit manuel de désobéissance citoyenne, 2014