Virginie Bianchi
Née en 1968 à Mulhouse, Virginie Bianchi passe une partie de son enfance et de son adolescence en Algérie avant de s’installer à Paris. Trois années en tant que directrice adjointe de l’établissement pénitentiaire de Clairvaux ont fait de l’avocate une spécialiste en aménagement des peines. Virginie Bianchi est l’avocate de la première graciée du président Macron.
Virginie Bianchi grandit en Algérie durant les années 70 dans une famille de professeurs. Arrivée à Paris à l’adolescence, la future avocate se passionne pour l’histoire et après une maîtrise en histoire politique médiévale, elle se lance dans un projet de thèse sur “l’image de la justice dans la construction de l’État”. C’est à la suite de cette recherche universitaire que Virginie Bianchi décide de rejoindre l’administration de l’ordre public. Elle commence ainsi la préparation du concours de commissaire de police après avoir hésité avec le concours d’inspecteur des douanes. Mais dès la première année elle décide de changer de voie pour se présenter au concours de sous-directeur des services pénitentiaires. Elle réalise alors un stage en tant que surveillante de prison durant son cursus à l’École nationale d’administration pénitentiaire. Elle a 29 ans lorsqu’elle intègre les services de la prison de Clairvaux. Située dans l’Aube cette ancienne abbaye transformée en maison centrale, accueillant par conséquent des détenus condamnés à de longues peines, est une des plus vieilles prisons françaises. Virginie Bianchi y officie en tant que directrice adjointe pendant trois ans. À la suite de cette riche expérience, elle est embauchée dans le privé par un constructeur automobile au sein de son département “gestion des risques”. Mais cette parenthèse est de courte durée. Virginie Bianchi décide en effet de reprendre ses études et commence ainsi un nouveau cycle universitaire en droit à partir de 2001. Après une maîtrise à Assas et un Master 2 en droit pénal et sciences criminelles à l’université de Nantes, Virginie Bianchi prête serment le 5 janvier 2006. Sans hésitation elle se spécialise dans l’aménagement des peines pour les personnes condamnées à de longues détentions, considérant que cette voie représente le chemin vers la liberté. Ils ne sont que trois avocats en France à travailler exclusivement sur ce type de dossiers. Après avoir passé trois ans au sein d’une maison centrale, l’avocate a acquis une connaissance accrue de ce système animé par les conseillers d’insertion et de probation, les juges d’application des peines et les directeurs des établissements pénitentiaires. À partir de février 2015, elle accepte par ailleurs une mission en tant qu’experte auprès de la commission libertés et droits de l’homme au sein du Conseil national des Barreaux.
Affaires emblématiques & clients célèbres de Virginie Bianchi
Situé de 2007 à 2015 dans le septième arrondissement, le cabinet parisien de Virginie Bianchi est aujourd’hui établi rue Boissy d’Anglas dans le huitième. Malgré l’ancrage parisien de son bureau, l’avocate spécialisée travaille sur tout le territoire français, accompagnant des personnes condamnées pour des peines à longue durée. Les aménagements de peine représentant en effet 85 % de son activité. Ses autres dossiers se composent d’affaires pénales, aussi bien en défense qu’en partie civile. La spécificité de la mission de Virginie Bianchi tient en son caractère unique et individuel. C’est surtout une entreprise qui demande un temps de préparation et d’anticipation différent des autres dossiers en droit pénal. Les personnes détenues accompagnées de leur avocat et des conseillers d’insertion et de probation travaillent à un projet de vie, souvent un projet de formation qui peut être réalisé dans un des vingt-quatre centres de détention en France.
Dans le cadre de son travail sur les aménagements de peine, Virginie Bianchi a défendu le cas de la plus ancienne détenue de France. Graciée par le président Macron en mai 2018, cette femme, ancienne prostituée, âgée de 74 ans a été condamnée à une peine à perpétuité en 1988 à la suite du meurtre d’un de ses clients. La grâce présidentielle a permis de commuer cette peine à 20 ans de réclusion et a modifié ainsi ses conditions de vie au sein de l’hôpital psychiatrique où elle est incarcérée à Rennes. Virginie Bianchi avait fait une première demande de grâce auprès de François Hollande en septembre 2015.
L’avocate parisienne a défendu une autre femme, accusée d’avoir commandité le meurtre de son mari et condamné le 3 avril 2015 à quinze ans de réclusion. Ce dossier a été suivi de près par la magistrate Isabelle Rome qui a rencontré la détenue en prison à Versailles dans le cadre de son ouvrage : “Dans une prison de femmes, une juge en immersion”.
Virginie Bianchi a également accompagné Philippe El Shennawy condamné à la réclusion à perpétuité en 1977 pour braquage et prise d’otages. Le prisonnier, après une grève de la faim en 2012, a bénéficié d’une grâce présidentielle partielle en 2013. Cette décision lui permet de sortir en liberté conditionnelle en janvier 2014.
Anecdotes
Virginie Bianchi a collaboré à l’écriture d’un ouvrage sur la prison de Clairvaux, publié en 2011. Ce livre retrace l’histoire de l’établissement, construit au 12e siècle. L’histoire de France est inscrite dans l’évolution du lieu. Abbaye cistercienne, elle est acquise par l’État au 19e siècle. La fermeture de la prison de Clairvaux est prévue pour 2022.
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