Shirin Ebadi
Née le 21 Juin 1947, en Iran, Shirin Ebadi est une avocate et juge. Shirin Ebadi a 1 an lorsque sa famille s’installe à Téhéran. Elle y fera ses études primaires et secondaires avant d’intégrer l’université de droit de Téhéran où elle obtiendra son diplôme. Après un an de stage elle commence sa carrière en tant que juge, en 1969 et poursuit en même temps un doctorat en droit public à l’université de Téhéran.
En 1975, Shirin Ebadi est nommée président du tribunal de Téhéran. Elle devient la première femme du pays à obtenir ce titre. Quatre ans plus tard, elle est forcée de donner sa démission, du fait de la révolution islamique et de l’arrivée au pouvoir des religieux conservateurs et de leur dirigeant, Khomeini. Comme les femmes n’ont plus le droit d’occuper le poste de juges, Shirin Ebadi tente de se lancer à son compte en tant qu’avocate, mais en vain. Elle n’obtient le droit d’exercer qu’en 1992, trois ans après la mort de Khomeini.
Devant son impossibilité d’exercer en tant que juge ou avocate, Shirin Ebadi devient défenseur des droits de l’homme et milite pour faire évoluer son pays, notamment pour le droit des femmes et des enfants. Elle enseigne également pendant plusieurs années les droits de l’homme à l’université de Téhéran.
Elle devient le porte-parole officieux des femmes iraniennes qui ont joué un rôle clé dans la campagne présidentielle de Mohammad Khatami en démontrant leur influence politique en 1997 et en se ralliant autour du religieux réformiste de manière pacifiste réussissant à le faire élire président.
Militante pour les droits de l’homme, Shirin Ebadi se bat pour que les femmes aient un plus grand rôle dans la vie publique. Elle fonde l’organisation iranienne de protection des droits de l’enfant en 1995 et l’association des défenseurs des droits de l’Homme en Iran en 2001. Elle est également membre de la fondation PeaceJam.
Affaires emblématiques & clients célèbres de Shirin Ebadi
Shirin Ebadi est connue pour prendre la défense de dissidents politiques, tels que la famille de Dariush Forouhar et de son épouse qui ont été retrouvés battus à mort.
La plupart de ses affaires très médiatisées incluent la défense de la mère de Arin Golshani, une jeune fille qui a été torturée et tuée sous la garde de son père, la défense d’Ezzat Ebrahimnejad, ainsi que celle de la mère de la photojournaliste assassinée Zahra Kazemi.
Shirin Ebadi a également contribué à la rédaction du texte original d’une loi contre les violences physiques faites aux enfants, adoptée par le Parlement iranien en 2002. Grâce à son initiative de mener la Campagne Million de signatures, qui exigeait la fin de la discrimination légale contre les femmes dans le droit iranien, Shirin Ebadi a par ailleurs fait évoluer la situation dans ce domaine.
En plus d’être un défenseur internationalement reconnu des droits humains, Shirin Ebadi a publié plus de soixante-dix articles et treize livres consacrés à divers aspects de droits de l’homme, dont certains ont été publiés par l’UNICEF ou proposent des amendements au droit des successions et aux lois sur le divorce en Iran. Shirin Ebadi a également préconisé la séparation de l’Eglise et de l’Etat et a lutté contre un système où le « prix du sang » – compensation pour une blessure – pour les femmes équivaut la moitié de celle d’un homme.
Anecdotes
En 2000, Ebadi a été accusée d’avoir distribué une cassette vidéo sur laquelle un extrémiste religieux avoue que les dirigeants iraniens sont à l’origine de violences commises sur des dissidents. Elle a été condamnée pour cela à une peine d’emprisonnement et à une interdiction professionnelle d’exercer. Ceci a attiré l’attention du monde sur les violations des droits de l’homme en Iran.
En 2004, elle est nommée par le magazine Forbes comme l’une des 100 femmes les plus puissantes au monde. En Janvier 2006, avec Jody Williams, Shirin Ebadi fonde l’initiative des femmes Nobel.
Distinctions
- Pour ses actions politiques, Shirin Ebadi a obtenu le prix Rafto en 2001 avant d’obtenir en 2003 le prix Nobel de la paix.
- En juillet 2004, elle est devenue la marraine de la promotion 2004 de l’école française de la magistrature.
- En novembre 2006, elle a reçu, du président français Jacques Chirac, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur.
- En mars 2010, le conseil de Paris l’a nommée citoyenne d’honneur de la ville de Paris.
- En août 2009, Shirin Ebadi a reçu le prix Manhae pour la paix.
Dossiers associés
- Dariush Forouhar et de son épouse
- La mère de Arin Golshani
- Ezzat Ebrahimnejad
- Zahra Kazemi