Patrick Maisonneuve
Le juge Burgaud, l’Eglise de scientologie ou encore Omar Bongo ont un point commun : ils ont tous été défendus par Me Patrick Maisonneuve. Cet avocat pénaliste du barreau de Paris s’est spécialisé dans un domaine : le prévenu indéfendable dans une affaire si possible ultra médiatisée. Attention : avocat superstar !
Affaires emblématiques et clients célèbres de Patrick Maisonneuve
Les hasards ont fait que Patrick Maisonneuve, qui approche doucement la soixantaine, a commencé sa carrière d’avocat parisien en défendant les personnalités et nationalistes corses, et ce plusieurs dizaines de fois. Patrick Maisonneuve connaît donc bien le fonctionnement de l’île de beauté et sa parole est parfois écoutée par les médias lors de débats sur le sujet. Ses rapports sont d’autant plus « forts » avec l’île qu’il fut l’un des avocats d’Yvan Colonna, pour qui il a pu obtenir un troisième procès pour vice de procédure.
Patrick Maisonneuve et ses liens avec le Parti socialiste
Membre du PS, Patrick Maisonneuve a également des liens avec les cadres socialistes. Parmi ses clients : Henri Emmanuelli dans l’affaire Urba, Edmond Hervé dans l’affaire du sang contaminé ou encore actuellement Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône mis en examen notamment pour trafic d’influence et association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics.
Mais l’un des épisodes peut-être les plus douloureux de sa carrière fut le suicide de Pierre Bérégovoy, qu’il défendit dans une affaire de prêt d’un million de francs. « Je n’oublierai jamais (sa) descente aux enfers, l’accablement d’un homme au point qu’il va vers la mort. On se dit : “Ai-je tout fait pour éviter cet aboutissement ?” Le suicide de celui qui est votre client a quelque chose de terrible. » Patrick Maisonneuve dit ne pas en être sorti indemne.
Passé des voyous aux cols blancs, il est devenu l’un des avocats les plus médiatisés
Les temps sont à la judiciarisation de la société et à l’ultra médiatisation des « affaires » en tout genre, dont la population semble raffoler. Dans ce contexte, certains avocats semblent être dans leur élément. Et ils maîtrisent parfaitement les codes d’un nouveau métier qu’ils ont dû apprendre : la communication.
Patrick Maisonneuve est de ceux-là. Il suffit de taper son nom sur un moteur de recherche et l’on se rend compte qu’il apparaît, en tant qu’avocat ou conseil, dans la plupart des grandes affaires qui ont enflammé les médias ces vingt dernières années au moins.
Un art au service des indéfendables…
Mais tout comme son collègue Me Olivier Metzner, disparu en mars dernier, il semble s’être spécialisé dans la défense des « méchants » ou de ceux qui peuvent apparaître comme tels aux yeux des médias et du grand public.
L’exemple type, le cas d’école, est sans doute la défense du juge Fabrice Burgaud dans le procès d’Outreau. Cette affaire révéla aux Français, avec une rare violence, combien les dérives d’un certain système judiciaire peuvent être destructrices. Un véritable choc. Impardonnable et indéfendable. Et pourtant Patrick Maisonneuve s’y est collé.
Du Jacques Vergès tout craché, défendant Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo à Lyon, condamné pour crimes contre l’humanité, ou encore Khieu Samphân, l’un des principaux cadres du régime khmer rouge, actuellement jugé à Phnom Penh pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
A la question : « Faut-il avoir de l’empathie pour son client ? », Patrick Maisonneuve répond : « Pour moi ce n’est pas une question d’empathie. Il y a une vérité concernant celui que je vais défendre. Ma seule préoccupation c’est que le processus judiciaire se fasse de façon équilibrée et équitable et qu’il aboutisse à une vérité judiciaire, qui n’est pas toujours d’ailleurs la vérité historique. (…) Pour être très clair, faire acquitter ou relaxer un coupable ne me dérange absolument pas. »
Un tableau de chasse impressionnant…
Ces affaires ont un poids historique important, mais elles ne doivent pas cacher toutes les autres pour lesquelles Patrick Maisonneuve et son cabinet ont pu intervenir en tant que conseil ou avocat : les affaires d’espionnage chez Areva, d’infections nosocomiales à la Clinique du sport, Clearstream, les « écoutes de l’Elysée », « la passerelle du Queen Mary« , l’Angolagate, le match présumé truqué de l’équipe de handball de Montpellier, etc.
En 2014, Patrick Maisonneuve défend la société Bygmalion dans le cadre de l’affaire des fausses factures de l’UMP. Il fait sensation le 26 mai lorsqu’il accuse le parti politique d’être le commanditaire des fausses factures.
Anecdote
En septembre 2010, le magazine GQ décrit ce fils de paysans auvergnats comme amateur d’équitation, gros fumeur et charmeur à la voix grave et à la diction parfaite. Il le désigne également parmi l’un des avocats les plus puissants de France, à la tête d’un cabinet spécialisé dans le droit pénal général, le droit pénal des affaires, le contentieux des affaires et le droit de la presse.