Nelson Mandela
Né le 18 juillet 1918 en Afrique du Sud, Nelson Rolihlahla décède le 5 décembre 2013 devenant l’un des dirigeants historiques du vingtième siècle notamment par sa lutte contre l’Apartheid.
Nelson Mandela est issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa. Chef du village de Mvezo et déchu de ses fonctions après plusieurs années d’exercice, le père de Nelson Mandela a eu quatre femmes et treize enfants, dont Nelson Rolihlahla né de sa troisième femme Nosekeni Fanny du clan Mpemvu Xhosa. Son père meurt d’une tuberculose alors qu’il n’est âgé que neuf ans.
Nelson Mandela s’inscrit au Clarkebury Boarding Institute, et obtient à seize ans son Junior Certificate en deux ans au lieu de trois. A dix-neuf ans il est désigné héritier de la fonction de conseiller de son père, mais il poursuit en parallèle ses études à l’école d’Healdtown à Fort Beaufort, où il y fait aussi de la boxe et de la course à pied. Il intègre la filière de droit de l’université de Fort Hare, à l’époque seule université acceptant les Noirs. Il y découvre notamment le nationalisme afrikaner mais apprend également la doctrine de non-violence prônée par Ghandi, à laquelle il adhère rapidement et qui l’inspirera dans ses futures actions pour lutter contre l’oppression et le colonialisme.
Renvoyé de l’université car il refuse de siéger au Conseil représentatif des étudiants, Nelson Mandela s’enfuit à Johannesburg alors prêt à se révolter contre le système social de son propre peuple et ses coutumes traditionnelles.
Tout en cumulant un emploi, Nelson Mandela termine par correspondance sa licence à l’université d’Afrique du Sud, puis reprend ses études de droit à l’université du Witwatersrand où il rencontre de nombreux futurs activistes anti-apartheid.
En 1943, il rejoint l’ANC (Congrès national africain). En 1951, Nelson Mandela et Olivier Tambo, son camarade d’université, deviennent les deux premiers avocats noirs de Johannesburg.
En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice-président national. Il mènera avec l’ANC, la « defiance campaign » qui prône la désobéissance civile contre les lois considérées injustes. Sur dix mille manifestants, huit mille cinq cents sont arrêtés, dont Nelson Mandela. Il est condamné à neuf mois de prison avec sursis, interdit de réunion et placé en résidence surveillée chez lui à Johannesburg.
Nelson Mandela utilise cette situation pour organiser l’ANC en cellules clandestines, et campagne de résistance passive qui prend fin en avril 1953, et permet à l’ANC de gagner de sept mille à dix mille adhérents.
Nelson Mandela et Oliver Tambo dirigent, pendant cette période, le cabinet d’avocats Mandela & Tambo, spécialistes en conseil juridique gratuit ou à bas coût pour les nombreux Noirs qui ne peuvent payer les frais d’avocats.
Engagés dans une résistance pacifique, Nelson Mandela et 156 personnes sont arrêtés en 1956 et accusés de trahison. Le procès durera quatre ans, de 1957 à 1961, à la suite de quoi les prévenus seront acquittés.
En 1961, l’ANC et sa branche militaire prône le sabotage et la préparation à la lutte armée comme action défensive contre la violence de l’Apartheid, système politique institutionnel de ségrégation raciale.
L’ANC est alors qualifiée d’organisation terroriste et Nelson Mandela s’exile à la clandestinité. Arrêté en 1962, il est emprisonné au fort de Johannesburg.
Le célèbre procès de Rivonia commence le 9 octobre 1963 et condamne Nelson Mandela et les autres accusés à la prison à perpétuité notamment pour sédition et trahison.
Emprisonné dans la prison sur l’île de Robben Island sous le matricule 46664, Nelson Mandela y est détenu dix-huit ans sur ses vingt-sept années de détention. Il est contraint aux travaux forcés. Transféré en 1982 à la prison de Pollsmoor dans la banlieue du Cap, Nelson Mandela est libéré le 7 décembre 1988, face à la pression internationale, et assigné à résidence surveillée. Le 11 février 1990, il est officiellement libéré.
Elu président de l’ANC de 1991 à 1997, Nelson Mandela occupe un an après le poste de secrétaire général du Mouvement des non-alignés de 1998 à 1999.
Il rejoint ensuite les négociations avec le président nationaliste de l’Afrique du Sud de l’époque F.W. de Klerk pour abolir l’Apartheid et établir élections multiraciales en 1994.
Elu le 27 avril 1994, le gouvernement de Nelson Mandela, premier gouvernement noir, se concentre sur le démantèlement de l’héritage de l’Apartheid par la lutte contre le racisme institutionnalisé, la pauvreté et les inégalités et favoriser la réconciliation raciale. Durant son mandat Nelson Mandela a invité les autres partis politiques à se joindre au cabinet, et promulgué une nouvelle constitution.
Il a également créé la Commission Vérité et Réconciliation pour enquêter sur les violations des droits de l’homme commises par le passé. Tout en continuant la politique économique libérale de l’ancien gouvernement, son administration a également introduit des mesures pour encourager la réforme agraire, la lutte contre la pauvreté et l’expansion des services de soins de santé.
Sur le plan international, il a agi en tant que médiateur entre la Libye et le Royaume-Uni dans le procès de l’attentat du vol Pan Am 103. Nelson Mandela a proposé que les accusés soient jugés dans un pays tiers, proposition qui a été acceptée par toutes les parties. Régi par le droit écossais, le procès a eu lieu à Camp Zeist aux Pays-Bas en Avril 1999.
Mandela est devenu un homme d’État dont le travail en faveur de la paix est reconnu de tous, notamment avec la lutte contre la pauvreté et le VIH / SIDA à travers la Fondation Nelson Mandela.
Affaires emblématiques & clients célèbres de Nelson Mandela
Militant anti-apartheid, Nelson Mandela demande, en 1999, lors d’une visite en Israël et dans la bande de Gaza, un retrait des troupes israéliennes des territoires occupés mais aussi que les pays arabes reconnaissent le droit à Israël d’exister au sein de frontières sûres.
Nelson Mandela devient médiateur au Burundi en février 2000, et remplace le président tanzanien Julius Nyerere, décédé peu avant.
La même année, Nelson Mandela dénonce le président du Zimbabwe, Robert Mugabe qui préside depuis vingt ans l’ancienne colonie britannique de Rhodésie du Sud, notamment pour sa politique répressive, son népotisme et son administration incompétente responsable de l’effondrement économique du pays.
Opposé à la domination d’une ethnie sur une autre, comme il l’avait déjà exprimé lors du procès de Rivonia, Nelson Mandela dénonce et condamne en 2001 certaines personnalités noires et leurs remarques racistes sur la minorité indienne, et s’inquiète de la « polarisation raciale » de la politique qui provoque la peur des minorités.
En 2002, il dénonce également la politique étrangère du président Bush dans plusieurs discours et s’oppose fermement à l’attaque des États-Unis et de leurs alliés contre l’Irak, provoquant une guerre sans l’aval des Nations unies. Il condamne par ailleurs les émeutes contre les populations issues de l’immigration qui ont lieu dans tout le pays en 2008.
Nelson Mandela s’est également battu pour la place des personnes handicapées dans la société sud-Africaine, étant lui-même, atteint de surdité.
Anecdotes
Son prénom, Rolihlahla, signifie « enlever une branche d’un arbre » ou, plus familièrement, « fauteur de troubles ». Nelson Mandela doit son prénom anglais à son institutrice, Miss Mdingane. C’était une coutume, selon lui, chez les Africains à cette époque que d’attribuer un nom britannique. Nelson Mandela est affectueusement surnommé Madiba par les Sud-Africains, de son nom du clan Xhosa.
En détention, Nelson Mandela a notamment appris que « le courage n’était pas l’absence de peur, mais triompher de celle-ci. L’homme courageux n’est pas celui qui ne ressent pas la peur, mais celui qui la conquiert. ». Il lisait notamment régulièrement le poème Invictus dans sa cellule.
Récompenses
En 1985 : premier lauréat du prix Ludovic-Trarieux pour son engagement en faveur des droits de l’homme. Sa fille reçoit le prix en son nom.
En 1993 : Nelson Mandela et le président Frederik de Klerk reçoivent conjointement le prix Nobel de la Paix en hommage à « leur travail pour l’élimination pacifique du régime de l’apartheid et pour l’établissement des fondations d’une Afrique du Sud nouvelle et démocratique ».
Outre le prix Nobel de la paix, Nelson Mandela a reçu plus de 250 prix et récompenses nationales et internationales sur plus de quarante ans :
- En 1980 : prix Nehru pour la Paix,
- En 1989 : il est le premier à recevoir le prix Kadhafi des droits de l’homme.
- En 1990 : deuxième étranger à recevoir le Bhârat Ratna, haute distinction indienne.
- En 1995 : Docteur honoris causa de l’Université Waseda.
- En 1996 : distingué au Portugal du grand collier de l’ordre de l’Infant Dom Henri.
- En 2001 : première personne vivante à être fait citoyen honoraire du Canada.
- En 2002 : médaille présidentielle de la liberté de George W. Bush et membre de l’ordre du Mérite par la reine Élisabeth II d’Angleterre.
- En 2004 : prix Conscience planétaire décerné par le Club de Budapest.
- En 2006 : prix Ambassadeur de la conscience d’Amnesty International.
- Le 18 juillet est la journée internationale Nelson Mandela.
Dossiers associés
- Lutte contre l’Apartheid / la ségrégation raciale, l’oppression et la pauvreté
- Conflit israélo-palestinien
- Zimbabwe
- Guerre d’Irak
- Médiateur pour la Paix au Burundi
- Lutte contre le Sida
- Commission Vérité et Réconciliation