Martin Vettes
Me Martin Vettes est un jeune avocat français qui s’est fait connaître pour être un des représentants de Salah Abdeslam lors du très médiatique procès du 13 novembre.
Biographie :
Martin Vettes est né en 1989 en Normandie où il passe son enfance et adolescence dans une maison au toit de chaume dans une clairière en lisière d’une forêt. Fils d’un avocat, il baigne dans le monde du droit, sa mère travaillant aussi au sein du cabinet. Il n’envisage pourtant pas suivre la voie tracée par le paternel et s’enthousiasme plutôt pour les aventures de Tintin, se rêvant lui aussi reporter voguant autour du monde. Une première expérience lors d’un stage dans une rédaction télé le convainc toutefois que ce métier de journaliste ne lui plait pas.
En 2007, après son bac, il file en prépa littéraire au lycée Malherbe de Caen : d’abord Khâgne puis Hypokhâgne. Après ses deux années de prépa, il va à Paris pour passer une licence de sciences politiques à l’université Panthéon-Assas. En 2010, il bifurque alors vers le droit et rejoint Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour une double licence en droit et philosophie. L’année suivante, il entre en master I, spécialité droit international puis en master II, il se spécialise en droit pénal et politique criminelle en Europe.
Au sortir de son master II, il réussit son concours d’entrée pour le barreau, ce qui va lui permettre de prêter serment à Paris en 2015. Alors qu’il est au début plutôt décontenancé par le langage du droit, il va peu à peu s’y habituer, convaincu qu’il peut apporter son humanité au service des délaissés par la justice. Il raconte ainsi cette anecdote, tirée d’un passage au tribunal correctionnel de Paris, alors qu’il est encore étudiant : marqué par la misère humaine qui semble asphyxiée par l’accusation, il estime qu’il est indispensable d’aider les gens dans le besoin à se défendre face à un appareil judiciaire trop puissant pour eux. C’est ainsi qu’il se sent habité par le devoir de devenir avocat de la défense.
Il se lie d’amitié en 2012 avec une ancienne camarade de droit, Olivia Ronen, alors qu’ils sont tous les deux en prépa pour accéder au barreau. Celle qui va devenir la très médiatique avocate de Salah Abdeslam lors des retentissants procès du 13 novembre est considérée « comme une sœur » par Martin Vettes. Il va d’ailleurs solliciter Me Ronen lors de ses premières affaires aux assises car il la sait plus expérimentée et plus à l’aise.
Pour son premier stage, Martin Vettes apprend le métier au sein du SCP Delaporte Briard Trichet, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Il travaille ensuite en tant que collaborateur au sein du cabinet Pons & Carrère, dirigé par Nathalie Carrère, la sœur de l’écrivain Emmanuel Carrère, et par Frédérique Pons, qui a défendu Guy Georges il y a quelques années.
Lorsqu’il est sollicité par Olivia Ronen pour défendre Salah Abdeslam, il se met en disposition de ses activités au sein du cabinet Pons & Carrère afin de se consacrer exclusivement à cette affaire très sensible et ultra médiatisée.
Clients célèbres :
Si le nom de Martin Vettes est aujourd’hui connu, c’est en raison de sa présence dans le box des avocats de la défense lors du procès du 13 novembre. Son amie de dix ans, Olivia Ronen, lui propose de la rejoindre dans cette périlleuse expérience : défendre le terroriste le plus haï de France et seul survivant du commando qui a exécuté les attentats du 13 novembre 2015. Il rencontre Salah Abdeslam au parloir de la maison d’arrêt et opte pour une relation de franchise avec lui. Le courant passe et il accepte cette mission.
Manquant d’expérience en matière d’assises, il se sent d’abord intimidé et il doit se convaincre qu’il mérite sa place. Lors de son premier passage devant le parterre de médias au premier jour du procès, il est assez impressionné : « Je roulais pas des mécaniques », confesse-t-il. Peu à peu, il gagne en confiance et après avoir laissé Me Ronen mener les débats, il prend de l’épaisseur au fil des semaines. Ainsi, après trois mois de procès, il se fait remarquer par son geste de protestation après que son micro ait été coupé par le président, suite à des propos insolents de Salah Abdeslam. Arguant que la défense était malmenée, il quitte la salle d’audience, suivi par la trentaine d’avocats de la défense, tous solidaires. Le lendemain, il appelle au calme et ce geste impressionne ses confrères auprès desquels il gagne du respect.
Profitant de cette médiatisation, Martin Vettes se fait connaitre comme un avocat talentueux et selon Me Claire Josserand-Schmidt, pourtant avocate des parties civiles dans le procès, il est un « jeune avocat qui a déjà tout d’un grand ».
Dossiers associés :
- Droit pénal
- Droit européen
- Droit international
- Contentieux