Jean-Pierre Versini-Campinchi
Né le 12 novembre 1939 à Paris, Jean-Pierre Versini-Campinchi est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris depuis 1965 et plaide serment la même année afin d’exercer la profession d’avocat.
Sa passion pour le droit lui vient sans aucun doute de son grand-père Robert, haut magistrat né en Martinique qui portait la tenue d’hermine de procureur général et premier Antillais noir à avoir été nommé à la Cour de cassation par le Général de Gaulle. Jean-Pierre Versini s’en souvient comme d’un homme atypique et émouvant. Et de raconter qu’à Paris, son grand-père était « d’une telle probité qu’il déchirait lui-même son ticket de métro » en l’absence des poinçonneurs.
La mère de Jean-Pierre Versini-Campinchi est fille de Robert, épouse un autre insulaire corse qui est issu d’une famille d’avocats. Être avocat est donc une vocation familiale, «Tout le monde a été avocat chez Jean-Pierre Versini : la mère, le grand-père paternel, le père, le grand-oncle.» L’avocat est par ailleurs père de deux filles issues d’un premier mariage, deux filles issues d’un second, et d’un fils, aujourd’hui avocat.
Jean-Pierre Versini-Campinchi commence sa carrière en tant qu’avocat civiliste. En 1992, il défend sa première affaire en droit pénal financier concernant des fausses factures. Depuis, il a conseillé dans la plupart des gros dossiers politico-financiers. Son expertise du contentieux des affaires a donc progressivement mené Jean-Pierre Versini au droit pénal financier, dont il est désormais l’un des praticiens les plus reconnus. En droit des affaires comme en droit pénal, il traite tout particulièrement de dossiers complexes et médiatiques. L’avocat ayant acquis au cours des années une connaissance approfondie du monde judiciaire, conseille également en droit immobilier, droit bancaire ainsi qu’en matière de conflits entre associés.
Affaires emblématiques & clients célèbres
Parmi ses affaires célèbres, le dossier des casinos de Cannes. Dans cette affaire, l’avocatréussit à obtenir, en mai 1998, la récusation du juge de Grasse, Jean-Pierre Murciano. Ce dernier avait communiqué des informations hors procédure à l’homme d’affaires Bernard Tapie.
En octobre 2000, il obtient également la récusation de Sophie Portier la présidente au procès du bureau d’études Gifco. Ayant été juge assesseur dans un procès où elle avait auparavant jugé des liens du Parti communiste avec le bureau d’études Gifco, elle ne pouvait plus présider le tribunal. Le procès a donc été suspendu.
En février 2009, l’avocat qui assure alors la défense de Jean-Christophe Mitterrand, fait convoquer le juge Courroye au procès de l’Angolagate, affaire concernant des ventes d’armes à l’Angola. Dans cette affaire, il est notamment reproché à son client Jean-Christophe Mitterrand un recel d’abus de biens sociaux de plus de deux millions de dollars au préjudice de l’entreprise du marchand d’armes, lui-même délinquant. L’avocat obtient par ailleurs la transmission intégrale des carnets secrets de l’ancien patron des renseignements généraux Yves Bertrand pour s’assurer qu’un cabinet officieux et illégal n’a pas instrumentalisé la justice. Découvrant un acte antidaté de deux jours par le juge de l’Angolagate, il dépose une plainte pour «faux». La pièce est annulée, mais pas la procédure.
En décembre 2002, le patron de la chaîne Buffalo Grill, Christian Picart, est mis sur écoutes. Une de ses jeunes collaboratrices appelle de façon imprudente le président-directeur général pour lui rapporter les propos de deux de ses collaborateurs déjà placés en garde à vue. En conséquence, une procédure disciplinaire pour des faits de violation du secret professionnel est engagée contre la collaboratrice mais Jean-Pierre Versini-Campinchi la couvre. La sanction, une suspension de trois mois ferme par le conseil de l’Ordre.
Anecdotes
Jean-Pierre Versini-Campinchi est connu pour porter des nœuds-papillons, rouge ou à rayures. Dans la salle d’audience, il circule au milieu des avocats, le célèbre « nœud pap’ » volontairement placé sur la bavette blanche de sa robe noire.
Jamais disponible avant 11 h 30, pour ne pas être assez réveillé, Jean-Pierre Versini-Campinchi préfère travailler sur ses dossiers la nuit : «Je suis de la nuit. C’est pour ça que j’ai choisi d’être avocat. Les audiences sont à 13 h 30.»
Récompenses
Jean-Pierre Versini-Campinchi est ancien membre du conseil de l’Ordre où il a siégé jusqu’en 2006.
Dossiers associés
- Affaire des casinos de Cannes
- Affaire Gifco
- Angolagate
- Affaire Picart