Jacques Vergès
Avocat Jacques Vergès
[blockquote]Condamner sans défense, ce serait du lynchage. De la barbarie. Du fascisme.[/blockquote]
Jacques Vergès est né le 5 mars 1925 à Ubon Ratchathani en Thailande, d’une mère vietnamienne et d’un père réunionnais. Il grandira sur l’île de la Réunion. Il meurt le 15 août 2013 à l’age de 88 ans.
En 1942, a l’âge de dix-sept ans, après une première année de droit, il quitte la Réunion pour s’engager dans la Résistance. Il rallie ensuite l’Angleterre en 1943 pour s’engager auprès des Forces françaises libres, décision qui marque le début d’un engagement politique qui durera toute sa vie. En 1945, il adhère au Parti Communiste Français ; l’année suivante, il est élu au Bureau du Congrès de l’Union Internationale des Étudiants dont il devient secrétaire en 1952.
En 1955, il obtient finalement le titre d’avocat. Les années cinquante et soixante seront rythmées par des rencontres avec des personnages controversés, parmi lesquels les futurs chefs des khmers rouges et Mao Zedong. Marqué par les thèses anticolonialistes, il s’engage aux côtés du FLN durant la Guerre d’Algérie et fonde lors de l’indépendance du pays en 1962 une revue financée par le FLN, “Révolution africaine”.
Dossiers et clients célèbre de Jacques Vergès
En 1957, Jacques Vergès défend Djamila Bouhired une combattante emblématique du FLN, auteur de plusieurs attentats à la bombe qui devient son épouse pour quelques années et dont il a deux enfants. Plus tard, il assurera la défense de Anis Naccache, militant libanais pro-palestinien (1982) ; de Klaus Barbie, ancien officier SS et chef de la Gestapo à Lyon (1987) ; du terroriste vénézuélien Carlos (1997) et de Tarek Aziz, ancien Ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein (2009). Autant de clients qui valent à ce pénaliste chevronné une réputation d’avocat du diable.
Il se fait également remarquer lors du verdict qui condamne le jardinier marocain Omar Raddad à dix huit ans de réclusion criminelle, en déclarant aux médias : « Il y a cent ans, dans l’affaire Dreyfus, on a condamné quelqu’un qui avait le tort d’être juif. Aujourd’hui, on condamne un jardinier parce qu’il a le tort d’être maghrébin ».
Anecdotes
De 1970 à 1978, Jacques Vergès disparaît et ne donne d’explication à personne. La rumeur le dit tantôt au Liban, en compagnie de fedayins palestiniens, tantôt au Cambodge, aux côtés de Pol Pot. Laissant libre court aux spéculations, il se contentera de déclarer, vingt cinq ans plus tard, qu’il séjournait “très à l’est de la France”.
Amateur de lettres, Jacques Vergès est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Que mes guerres étaient belles! (Editions du Rocher, 2007) et Journal: La passion de défendre (Editions du rocher, 2008). Il s’est également mis en scène au théâtre en 2009 dans une pièce intitulée “Serial Plaideur”.