Harry Durimel
Harry Durimel est un avocat guadeloupéen qui est aussi maire écologiste de Pointe-à-Pitre.
Biographie
Harry Durimel est né le 24 août 1957 à Morne-à-l’Eau, en Guadeloupe. Il étudie au lycée de Baimbridge, situé aux Abymes, où il obtient un bac littéraire avant de s’envoler pour la métropole et s’installer à Paris pour ses études. Il s’inscrit à Panthéon-Sorbonne et valide une maîtrise en droit social en 1980. Dès l’année suivante, il revient en Guadeloupe et se fait embaucher par la municipalité de sa ville natale, Morne-à-l’Eau, en tant que secrétaire général de Mairie. Il occupe ce poste pendant dix ans.
C’est au cours de cette expérience que naît en lui cette fibre de vouloir défendre les plus démunis. Confronté au quotidien à la misère sociale et aux récits de vie pénibles, il se convainc que cette frange de la population qu’il considère comme abandonnée a besoin d’aide. Dix ans après son entrée à la mairie, il réussit son certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA), obtenu à Paris. En 1991, il prête serment.
Ensuite, il fonde son propre cabinet en Guadeloupe en 1994 puis, trois ans plus tard, il ouvre une seconde antenne dans l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, située à proximité de la Guadeloupe. Ouverte sur l’international, l’île de Saint-Martin offre de nombreux clients étrangers à Harry Durimel (Etats-Unis, Allemagne, Anguilla, Jamaïque, Haïti…). En 2002, il est rejoint au cabinet par Tania Bangou, une avocate qui va rester collaboratrice pendant dix ans avant de devenir associée au sein du cabinet Durimel & Bangou en 2012.
En même temps, l’avocat s’intéresse à la politique territoriale et aux questions environnementales. Aux élections européennes de 2009, il mène la liste écologiste dans les Dom-Tom. En 2010, il est élu conseiller régional de la Guadeloupe et prend en charge la commission Energie.
En 2020, il succède à la famille Bangou (présente pendant 50 ans avec Henri puis son fils Jacques) à la municipalité de Pointe-à-Pitre en étant élu maire de la commune.
Clients célèbres :
Très sensible à la question environnementale, Harry Durimel se distingue dès le début des années 2000 pour son combat contre le chlordécone aux Antilles. Ce pesticide, reconnu comme nocif pour l’être humain, est commercialisé à partir de 1972 en France, autorisé par le ministre de l’agriculture de l’époque, Jacques Chirac. Il est interdit aux Etats-Unis dès 1976 en raison du risque élevé de cancers qu’il peut provoquer mais il n’est interdit sur le territoire métropolitain qu’à partir de 1990… Et encore utilisé jusqu’en 1993 sous dérogation matérielle en Guadeloupe et Martinique. Il sert particulièrement dans les bananeraies pour lutter contre les charançons.
Selon Santé Publique France, 90 % de la population adulte de Guadeloupe et de Martinique serait infectée par ce produit et de nombreux cancers de la prostate lui sont imputés. C’est cette situation sanitaire qui a provoqué l’alerte donnée par Harry Durimel, qui a été à la manœuvre pour la première plainte déposée en 2006. Très vite, il est soutenu par son cousin, Jean-Claude Durimel, lui aussi avocat inscrit au barreau de Paris.
Début 2023, plus de vingt ans après sa révélation et plus de dix-sept ans après le dépôt des premières plaintes, l’affaire revient sur la scène médiatique avec un non-lieu décidé par le parquet de Paris, en raison notamment de la prescription des faits datant de 15 à 30 ans, rendant ainsi les investigations trop complexes. Harry Durimel, désormais dans la position de premier édile de Pointe-à-Pitre, se dit prêt à aller jusqu’au bout pour défendre les droits des territoires impactés, c’est-à-dire à se pourvoir en cassation ou à saisir la Cour européenne de justice.
Harry Durimel et les juristes qui luttent pour obtenir réparation soutiennent que cette pollution a encore des effets désastreux aujourd’hui car la molécule de cet insecticide est encore très présente dans les sols, contaminant ainsi chaque nouvelle récolte. Peu soluble dans l’eau, la molécule est également largement présente dans les cours d’eau antillais mais aussi dans la mer. La situation dramatique et le leg de cette pollution suscite une vague de contestation aux Antilles et un désir des populations de poursuivre le combat pour obtenir réparation.
Harry Durimel est également à la manœuvre concernant un dossier médiatique important à l’échelle de la Guadeloupe, qui a été révélé en 2020 : le scandale dit de la Caisse des écoles qui concerne un détournement d’argent public impliquant un député, Max Mathiasin. Ce dernier, mis en examen pour abus de confiance et détournement public, est soupçonné d’avoir participé à un détournement de plus de 600 000 euros. Dans cette affaire, Harry Durimel représente la municipalité de Pointe-à-Pitre.
Dossiers associés :
- Droit de l’environnement
- Droit public
- Droit social
- Droit pénal
- Droit de l’urbanisme
- Droit de la dette publique