Élise Van Beneden
Elise Van Beneden est une avocate de 34 ans connue pour son engagement citoyen. Depuis mars 2020, elle est la présidente de l’association anti-corruption Anticor. Portrait.
Elise Van Beneden est très vite convaincue par l’importance de la justice. Alors qu’elle a 13 ans, elle écrit une lettre au directeur de son collège privé et catholique pour dénoncer des faits concernant des abus de la part de prêtres sur des adolescents. Suite à cet événement, elle change d’établissement et rejoint l’École alsacienne, un établissement privé et laïque, avant de s’inscrire en fac de droit. Elle étudie le droit en France, à la Sorbonne, mais aussi en Italie, pendant quatre ans.
À son retour d’Italie, elle complète son bagage en validant un master en droit des activités numériques. Elle cumule ensuite plusieurs expériences entre 2010 et 2012. Elle est ainsi assistante juridique au sein du cabinet Sampieri-Marceau puis conseillère juridique chez Arcelor Mittal et enfin, conseillère juridique en propriété intellectuelle chez Partenaires PI.
Par la suite, Elise Van Bedeven ambitionne de devenir avocate et s’inscrit au barreau de Paris en 2013. Dans la foulée, elle intègre le cabinet FLP où elle exerce déjà en tant que conseillère juridique depuis six mois. Elle devient donc avocate collaboratrice, spécialisée en droit commercial et en droit de la propriété intellectuelle.
En 2015, après deux ans chez FLP, elle choisit de s’émanciper en s’installant en tant qu’indépendante. Ce départ de chez FLP est motivé par son engagement citoyen, notamment auprès de l’association Anticor (un organisme de lutte anti-corruption). Elle révèle en effet qu’aujourd’hui, 40 % de son temps est dédié à sa profession d’avocat et le reste à Anticor, dont elle est la présidente depuis mars 2020.
Affaires emblématiques et clients célèbres :
Parler d’Elise Van Beneden revient obligatoirement à parler d’Anticor. Depuis le début de sa carrière d’avocate, la jeune juriste met en œuvre ses compétences au service de ses convictions citoyennes. Depuis son élection en mars 2020 à la tête de l’association, elle apparaît souvent dans les médias car elle doit mener plusieurs batailles pour Anticor. La première, gagnée début avril 2021, concerne le renouvellement de l’agrément d’Anticor par le gouvernement français. Finalement validé par Jean Castex, ce renouvellement permet à l’association de pouvoir assigner en justice des personnes ou des structures au nom de la lutte anti-corruption. Cette victoire d’Elise Van Beneden lui laisse toutefois un goût amer car elle regrette de devoir attendre le feu vert du gouvernement pour pouvoir éventuellement attaquer certains de ses membres. La présidente milite pour que la décision d’octroyer cet agrément soit à l’avenir transféré à une autorité indépendante.
Par ailleurs, Anticor est régulièrement mis sous pression par ses détracteurs. Accusée de dépendre de généreux donateurs ayant des intérêts privés dans les enquêtes menées, l’association doit aussi faire face à ses anciens collaborateurs qui lui demandent des dommages et intérêts. Depuis son arrivée à la tête de l’association, Elise Van Beneden ne souffle jamais en raison de tous ces défis, regrettant ainsi de perdre du temps au lieu de combattre la corruption. Cette hyperactivité laisse l’avocate plutôt perplexe quant à l’idée de renouveler son mandat au-delà des trois ans de mandat : « C’est passionnant mais épuisant », révèle-t-elle lors d’une interview accordée au Monde.
En attendant l’issue de ce mandat, elle s’engage début 2021 sur plusieurs faits de corruption concernant des personnes à haute responsabilité : Richard Ferrand, le président de l’assemblée nationale et membre de la majorité ; Alexis Kohler, secrétaire générale de l’Elysée ; Eric Dupont-Moretti, avocat et Garde des Sceaux mais aussi Emmanuel Macron, lorsqu’il était ministre de l’économie entre 2014 et 2016.
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