Carla Del Ponte
Née le 9 février 1947 à Lugano en Suisse, Carla Del Ponte débute ses études en droit international à l’Université de Berne et de Genève. Passionnée de droit pénal et de criminologie, elle obtient un Master en droit international en 1972 en Grande-Bretagne et en Irlande. Polyglotte, Cara Del Ponte parle aussi bien le français, l’allemand, l’italien, l’anglais que l’espagnol.
Dès 1975, Carla Del Ponte ouvre son cabinet d’avocats. Mais elle se tourne très vite vers la magistrature en occupant notamment, dès 1981, la fonction de juge d’instruction puis de procureur à partir de 1985. C’est cette fonction qu’elle occupera pour la majeure partie de sa carrière. Elle sera successivement procureur général de la Confédération helvétique, puis procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Carla Del Ponte occupera ces fonctions respectivement jusqu’en 2003 et 2008.
D’août 2007 à février 2011, Carla Del Ponte est nommée ambassadrice de Suisse en Argentine par le Département fédéral des Affaires étrangères. Depuis le 28 septembre 2012, Carla Del Ponte est membre de la commission indépendante chargée d’enquêter sur la Syrie, sous l’autorité de l’Organisation des Nations unies.
Affaires emblématiques & clients célèbres de Carla Del Ponte
En 1990 Carla Del Ponte est chargée d’enquêter sur l’affaire Mabetex, scandale international et financier impliquant Boris Eltsine. L’ex-président russe y est accusé de détournement et blanchiment de sommes importantes provenant du Fonds monétaire international.
Elle s’est ensuite occupée de geler les comptes bancaires suisses du Premier ministre pakistanais, Benazir Bhutto, alors soupçonnée de corruption et blanchiment d’argent, ou ceux de Raul Salinas, frère ainé du président mexicain de l’époque.
Dans l’affaire Mikhaïlov, Carla Del Ponte ouvre une procédure d’enquête à l’encontre du parrain de la principale organisation criminelle d’ex-URSS.
Au cours de ses enquêtes, Carla Del Ponte accuse notamment le président serbe Vojislav Kostunica alors en fonction d’être le complice du présumé criminel de guerre et ex-président Slobodan Milosevic ; le Vatican de protéger le général croate Ante Gotovina, accusé de crimes de guerre.
Anecdotes
Très active contre le blanchiment d’argent sale, Carla Del Ponte est surnommée dans le milieu « Carlita La pesta » ! Face à la ténacité et l’opiniâtreté de Carla Del Ponte, Milosevic la surnomme quant à lui « La nouvelle Gestapo ». Au cours de ses fonctions de procureur, Carla Del Ponte va éviter plusieurs fois la mort. Son poste très exposé a fait d’elle l’une des personnes les plus menacées au monde. Carla Del Ponte était de ce fait gardée 24 heures sur 24 et ses déplacements étaient préparés plus d’une dizaine de jours à l’avance.
Distinctions
- 2001 : Prix Zolfanello d’oro pour son rôle joué dans l’affirmation des droits fondamentaux de la personne humaine dans le monde entier.
- 2001 : Titre honorifique de Docteur honoris causa délivré par l’Université catholique de Louvain pour son engagement dans la défense des droits de l’homme.
- 2002 : Prix de la paix de Westphalie.
- 2006 : Prix de la fondation Wartburg d’Eisenach.
- 2007 : Prix Corporate Woman Award Switzerland 2007 pour saluer le parcours professionnel de Carla Del Ponte.
- Prix de la Paix pour récompenser Carla Del Ponte de son grand engagement personnel en faveur des droits de l’homme, de la paix et de la justice sociale.
- 2008 : Elue suisse de l’année dans le domaine politique.
- 2009 : Titre honorifique de Docteur honoris causa délivré par l’Université Lumière Lyon 2.
- 2011 : Titre honorifique de Docteur honoris causa délivré par l’Université de Limoges.
Dossiers associés
Dossier du TPIR :
Anatole Nsegiyumya, Théoneste Bagosora, Jean Kambanda, Jean-Paul Akayesu.
Dossiers TPIY:
Radislav Krstić, Ratko Mladić, Ante Gotovina, Slobodan Milošević, Tihomir Blaškić, Milan Babić, Radovan Karadžić.