Anne-Laure Compoint
Biographie
Anne-Laure Compoint naît en 1978 en Suisse. Elle est issue de l’union de deux artistes puisque son père est musicien en charge de projets au sein de la SNCF et sa mère, italienne, une peintre au « caractère très fort ». Ce n’est pourtant pas au sein d’un foyer d’artistes qu’elle grandit puisqu’elle est élevée pendant ses premières années par son grand-père militaire et sa grand-mère dont elle raconte qu’elle était très généreuse avec les plus démunis.
Dès son adolescence elle se passionne pour les « histoires de flics », sa meilleure amie étant la fille d’un grand policier. Elle passe parfois du temps avec sa copine dans leurs voitures et découvre les coulisses d’un décor qui lui plaît beaucoup et qui lui donne envie de s’orienter vers le droit après avoir obtenu son baccalauréat.
Elle a 19 ans lorsqu’elle rencontre l’homme avec qui elle aura une fille, Mahaut, qui naît en 2001. Pour le père de son enfant, elle abandonne provisoirement ses études de sciences politiques et de droit, tourne le dos à sa famille et part s’installer en Andalousie où elle l’aide à réhabiliter l’habitat troglodyte.
Plus tard, elle décide de reprendre en main son avenir professionnel en s’inscrivant à l’école du barreau de Poitiers. La révélation n’est pas immédiate et elle envisage presque de quitter ce milieu où elle peine à trouver sa place.
Il faut attendre un stage chez un avocat pénaliste de Paris pour qu’Anne-Laure Compoint ressente enfin le déclic qui lui manquait pour se lancer véritablement dans sa nouvelle carrière d’avocate. Lors de sa première visite à la prison de Fleury-Mérogis, elle dit ressentir en elle le poids de l’enfermement et se sent très désireuse de défendre « des gens normaux qui ont mal tourné ».
Elle s’inscrit au barreau en décembre 2000 puis est recrutée deux ans plus tard par le prestigieux cabinet du très célèbre Thierry Herzog où elle fait ses armes sur des dossiers chauds comme l’affaire Tibéri ou Clearstream. C’est en 2006 qu’elle monte son propre cabinet en compagnie de cinq autres avocates. Les locaux se situent rue Ernest Cresson dans le 14e arrondissement de Paris. Maître Compoint plaide le plus généralement sur des affaires de droit pénal et se spécialise progressivement dans la défense de policiers qui tombent pour recels, vols de saisies, violences ou viols, ce qui lui vaut les surnoms « d’avocate des flics ripoux » ou « spécialiste du poulet ».
La jeune femme ne prend guère ombrage des sobriquets qui lui sont affublés dans la mesure où elle se passionne pour la défense de ces hommes dont elle aime voir le côté sombre et solitaire.
Au cours de sa jeune carrière elle doit surtout faire face à de nombreuses réflexions sexistes ou désobligeantes du fait qu’elle soit généralement considérée comme une belle femme. Certains détracteurs dénoncent que c’est par rapport à son physique qu’elle a pu faire basculer des décisions lors de procès importants. Maître Compoint aime rappeler à ceux qui médisent sur sa féminité qu’elle a aussi remporté d’importants procès jugés par des femmes magistrats.
Affaires emblématiques & clients célèbres d’Anne-Laure Compoint
Engagée au début des années 2000 par le cabinet Herzog, Anne-Laure Compoint fait rapidement face à des affaires emblématiques puisque certains de ses clients sont mis en cause dans l’Angolagate, dans l’affaire Clearstream, dans l’affaire Tibéri ou encore pour les frégates de Taiwan.
Parmi ses faits d’armes à la cour, citons la liberté qu’elle a obtenue pour un braqueur de bijouterie après une plaidoirie improvisée. Depuis cette réussite, elle décide de ne plus préparer ses plaidoyers à l’avance mais s’oblige à connaître tous ses dossiers par cœur.
Elle se distingue également dans l’affaire des CRS de Deuil-la-Barre, où elle défend l’un des trois fonctionnaires accusés de viol ou encore dernièrement, en 2019, avec le procès de deux policiers du 36 quai des orfèvres qui sont accusés d’avoir violés en réunion une touriste canadienne.
Anecdotes
Au cours d’une interview accordée à Libération en 2014, elle assume son caractère imprévisible : « si je tombe amoureuse d’un gars qui vend des godasses au Mexique, je pars sur le champ avec ma fille sous le bras. »